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Photo du rédacteurMathilde Iehl

L'Australie : une terre brûlée

Dernière mise à jour : 26 avr. 2021

L’Australie connaît depuis septembre des incendies qui touchent principalement le sud-est du pays, soit environ 58 000 km² détruits. 25 morts. 2500 bâtiments détruits dont 1800 maisons. Si le bilan humain est inquiétant, il reste moindre à coté des 500 millions d’animaux qui ont sans doute péri asphyxiés ou brûlés selon le ministre fédéral de l'environnement australien. Et le bilan des animaux morts s'élève à 8000 koalas.


Quelles sont les causes de ces incendies ?

Chaque année des feux de végétation se déclenchent en Australie. En cause ? Le climat chaud et sec. La foudre est la source naturelle prédominante des départs de feu. Un phénomène aussi aggravé par les forêts d’eucalyptus qui y sont très sensibles.

Cependant ces derniers mois, la cause est plus spécifique : des vents chauds, une sécheresse extrême, la canicule, soit le changement climatique. Et puisque selon les scientifiques du GIEC, l’homme serait à 95% responsable du réchauffement climatique, la principale cause serait donc : l’Homme.


Mais si en effet ces incendies démesurés sont récurrents, comment se fait-il qu'un pays aussi riche que l'Australie n'ait pris aucune précaution et admette autant de difficultés à les réorienter ? Car oui, à ce stade il ne s'agit plus de les éteindre mais de détourner leur chemin afin d'en limiter les dégâts.


Le charbon, ce poison


L’Australie est le premier exportateur mondial de charbon. Le secteur de l’énergie dans ce pays joue un rôle primordial dans son économie si ce n’est dire qu’il fait sa fortune, puisque ça lui rapporte 102 milliards de dollars australiens par an (c’était le cas en 2017/2018). Le charbon est la principale source énergétique du pays mais pas la moins néfaste. Les émissions de CO2 liées à l’énergie en Australie ont augmenté de 48% de 1990 à 2017 et figurent parmi les plus élevées au monde ! Pour autant, est-ce que le gouvernement australien a décidé de cesser l'entreprise du charbon ? Non.

Au moment où le monde entier s’entend pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre, l’Australie, dont les dirigeants sont climato-sceptiques, est dans le déni complet. « Les feux de brousses n’ont rien à voir avec le réchauffement climatique » déclarait en octobre 2019 le premier ministre australien, Scott Morrison. Il s'agit aujourd'hui de milliards d'euros de pertes pour l'économie australienne.


L’argent vaut-il plus que la vie ?


Cela changerait-il quelque chose si les 500 millions d’animaux qui ont péri dans les flammes étaient des êtres humains ? Des millions d’êtres innocents qui disparaissent par notre faute. Comment 0,01% du vivant sur Terre peut détruire une planète entière et tout ce qui lui appartient ? Le progrès scientifique, le luxe, la richesse nous dénaturent. C’est ici bien le cas de le dire.


Jean-Jacques Rousseau dénonçait déjà notre aveuglement en 1750, dans Discours sur les sciences et les arts :

 

« Nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. (…) On a vu la vertu s'enfuir à mesure que leur lumière s'élevait sur notre horizon, et le même phénomène s'est observé dans tous les temps et dans tous les lieux. ».

 

Tout ceci nous éloigne de la vertu naturelle et des besoins nécessaires. Une société artificielle qui assiste notre misère. Pourtant nous continuons de la chérir, et pour certains même de la prôner.


En réalité les choses s'amélioreront dès que l'Homme (et je pense principalement aux dirigeants de ce monde) ne sera plus obsédé par la richesse, le progrès et le pouvoir. Notre égoïsme nous enferme dans un cercle vicieux, et il est temps (si ce n'est déjà trop tard) d'en sortir. Et si nous ne pouvons réagir à grande échelle en ouvrant les yeux de nos dirigeants aveuglés par l'argent, alors agissons par de plus petites étapes. Des petits gestes qui ne pourront être que bénéfiques pour notre planète et pour nous-mêmes.

347 vues1 commentaire

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1 Comment


sylvie.mauhourat
Jan 07, 2020

Bonsoir Mathilde ,


Votre article est plein de bon sens.

Ce qui est grave , c’est que nos écrivains du XVIIIs voyaient déjà une course à l’abîme... je me permettrais juste de rajouter que nos économistes, nos conseillers , nos politiques ,tous contemporains , s’obstinent à vénérer la croissance ! Qui , tout comme le progrès de certaines techniques , nuit à l’équilibre de l’emploi .


Bravo pour votre article . J étais ravie d’apprendre la visions de jean Jacques Rousseau . Sylvie MAUHOURAT

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